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Le livre de Francescas - le 16e siècle - suite

Il semble, que pour le plan local, Francescas par ses consuls ait essayé le plus possible de ne pas prendre parti, espérant sans doute éviter à la ville les conséquences des prises et des pillages. On sait toutefois que le prédicant Merlet était très actif et donc que les Francescains s'inclinaient vers la reforme avec certaines réserves. Lasses des luttes et des ruines, ils intentèrent un procès au Seigneur de Lasserre, qui était un Seigneur redoutable.

Famille de Bigos
La noblesse de cette ancienne famille de Guyenne a, selon une notice de quatre pages signée par d'Hozier dans ses fonctions de Juge d'Armes, était justifiée à partir d'un acte de 1556 de Jean de Bigos, écuyer ; elle semble s'être éteinte dans les mâles en la personne d'Alexandre de Bigos, maire de Francescas (47600 Nérac), décédé le 31 décembre 1837.

1556: Par cette transaction, ledit. Jeannot abandonne audit Jean son frère, en paiement de ladite somme, une métairie située en la juridiction de Francescas, au lieu appelé Mora

1559: Quand, en 1559, les consuls renouvelèrent les baux des écoles, les candidats à la régence y vinrent de tous côtés.
C'étaient : Jean Dupred, maître ès arts, qui arrivait du duché de Bourgogne; Vital Descazeaux, grammairien, qui venait de Francescas ; Antoine Porrot, orateur, qui accourait du Dauphiné

1560: Noble Guiraud de Pujollé obtint une attestation des habitants et consuls de Francescas, le 2 août 1560.

19 novembre 1560: Protestantisme. — Copie de l'acte du synode de Clairac célébré l'an 1560 et le 19° jour de nOvembre par trente ministres outre les diacres et anciens.
Élection de deux syndics qui iront aux États présenter au roi la profession de foi faite d'un commun accord par les églises de France. Division de la province de Guyenne en sept colloques : Condomois, Landes, Béarn, Agenois-deçà Garonne, Agenois-vers-Sainte-Foy, Bourdelois et Bazadais, Quercy et Rouergue. Les églises du colloque de Condomois sont : Condom, Mézin, Moncrabeau, Francescas, Nérac, Lavardac, Feugarolles, Le Mas, Puch, Caumont, Castelja loux, Armagnac, Vic-Fezensac, Sos.

1560: Les jurades remontent à 1560, et les comptes de la commune à 1504. Registres paroissiaux depuis 1609.

1560: Seignoret de Pujollé, seigneur de la maison noble de La Roque et co-seigneur de Fieux, est rappelé dans une transaction passée le 18 juin 1556 entre nobles Jehannot et Jehan de Pujollé ses fils.
1° Noble Jehannot suivra ; 2° Noble Guiraud de Pujollé obtint une attestation des habitants et consuls de Francescas, le 2 août 1560.

1561: Ainsi, les états de Navarre et le duché d'Albret cessèrent de jouir des bienfaits de la paix. Les premières hostilités eurent lieu entre le sieur Molia, qui s'étoit renfermé dans Francescas, avec 80 hommes soutenus de ceux du pays et 600 hommes sortis de Nérac, qui avoient pris des armes dans l'arsenal du roi de Navarre. Montluc étant venu au secours de Francescas, ceux de Nérac prirent le parti de la retraite; « et celui-là le chétif commencement de notre guerre de Guienne» , dit ce capitaine. (Histoire nationale des départements de la France. Guienne, Volume 1- De Alex DUCOURNEAU) et (Histoire de l'Agenais du Condomois et du Bazadais, Volume 2 - De Jean-François Samazeuilh)

1561-1562: Agression des protestants, peste et inondation

Avril 1562: Déjà plus de 4 000 hommes rassemblés du parti protestant ne demandaient qu un chef.
Les églises réformées sollicitaient depuis long temps Caumont et Duras de se mettre à leur tête et tout faisait a Montluc une loi de se dévouer à la défense de la Province.
Ces deux Seigneurs de Duras et Caumontne s'étaient pas encore déclarés chefs des Protestans mais ils tenaient toutes les nuits des conférences secrètes vis à vis Agen au bourg du Passage dans lesquelles ils avisaient aux intérêts de leur parti .En conséquence il donna l'ordre au capitaine Arne qui commandait à Condom de se trouver à jour fixe et à deux heures du matin près d'Astaffort avec un corps de soldats d'élite et de l'attendre. La mesure était bien prise mais Duras et Caumont ayant été prévenus les firent échouer et Montluc furieux fut obligé de se borner à faire des courses dans la campagne qu'il eut même la témérité de pousser quelquefois jusqu aux portes d'Agen. Mais cette petite guerre n'amenant aucun résultat décisif il se détermina tout à coup à marcher sur Francescas,où disent nos manuscrits, il pouvait surprendre le capitaine Molia qui s y était jeté avec 600 hommes de la garnison de Nérac selon ces manuscrits. Son espoir à cet égard fut encore déçu car Molia se défendit avec tant de courage que Montluc fut obligé de battre en retraite et de revenir aux environs d Agen. Il y trouva Arpajon et Marchastel, deux chefs catholiques, qui l'attendaient pour aviser avec lui sur les moyens d'obliger cette ville à rentrer dans le devoir.

1562: Dans la liste des débiteurs mentionnés en ce codicille les consuls de Francescas figurent pour une somme de 1.000 livres.
Au temps de Monluc, Francescas était une petite ville fortifiée la route d'Estillac au Sempuy.
Les défections de quelques ecclésiastiques el l'influence de certains maitres d'école avaient insinué dans quelques âmes des idées hostiles au catholicisme'.
Comme ailleurs, les opinions nouvelles s'1' étaient manifestées par des actes répréhensibles on avait brisé dans l'église de Saint-Orens des images saintes. En un mot, la population, jadis très unie, commençait à se diviser. C'est alors que Monluc intervint. Comme il lui importait de conserver libre la voie qui le conduisait à Estillac et jusqu'à la ville d'Agen et du'il lui fallait un poste d'observation pour tenir Nérac en échec, le grand capitaine n'hésita pas. Il mit dans la ville de Francescas un gouverneur catholique (juin 1562). Par cette sage précaution la ville de Francescas fut, au moins pour un temps, conservée au parti du roi et dans l'obéissance due à l'éwéyue de Condom, qui en était coseigneur avec le roi.
Au reste Monluc, ne se fiant pas uniquement à la vigilance de ses subalternes, surveillait lui-même la ville et la protégeait, à l'occasion, efficacement.
A Molia il ne tarda guère il substituer le capitaine Dupuy (octobre 1652), et comme les prêtres avaient souffert des troubles, il vint à leur secours et les rétablit dans l'exercice de leurs fonctions ( 1er novembre 1562). Il fit plus: par son ordre exprès, les novateurs eurent ordre de quitter la ville (8 décembre 1562).
Un personnage si puissant méritait à bon droit des égards particuliers. Aussi les consuls, avec l'assentiment de la jurade, lui offrirent, à titre de présents, trois moutons, six paires de chapons et trois paires de perdrix (8 décembre 1562). Désormais, à chaque passage du terrible capitaine, on répètera la même offrande. En octobre 1574, on voulut donner des palombes; mais ce gibier ayànt fait défaut, on dut se contenter d'offrir six paires de « chapons vieux ».
A ces menus présents venaient s'ajouter d'autres dépenses: il fallut maintes fois héberger Monluc, sa famille, sa suite et fournir à leur chevaux le foin et la paille. Mais ce n'étaient là que des dépenses secondaires; les plus fortes étaient occasionnées par les logemeuts de gens de guerre, toujours impatiemment supportés.
Tous ces faits, et ceux qui vont vous être indiqués, ont été mentionnés dans les deux premiers livres des jurades de Francescas (Arch, dép. de Lot-et-Garonne E. S'. 2630 et 2631)Les recettes de la communauté se trouvant absorbées par toutes ces dépense, il fallut songer à un emprunt qui devint inévitable lorsque l'évêque de Condom, fils de Monluc, consentit à céder à la ville les droits seigneuriaux qu'il y possédait et tous les immeubles dont il était propriétaire en sa qualité d'évêque de Condom.
Très utile aux habitants de Francescas, cette convention devait permettre à l'évêque d'acquérir dans la voisinge de la ville épiscopale la résidence de Cassagne.
Autant pour être agréable à don fils que pour complaire aux habitants de Francescas, le seigneur d'Estillac consentit à faire à la communauté un prêt de 3.850 livres. Le contrat d'obligation fut passé devant Lafargue, notaire de Condom. Si nous avions une copie de cet acte, il nous serait facile de savoir à quel taux devaient être payés les intérêts de cette somme. Privés de ce texte, nous devons nous résigner à ignorer ce détail, tout en estimant que les parties contractantes adoptèrent vraisemblablement le taux du denier 20 ou 5 % généralement accepté à cette époque. En 1576, sous la pression des événements, Francescas changea de parti. Monluc vieilli, mais néanmoins toujours intrépide, dut se sentir piqué au vif et nous estimons que s'il réclama à ses débiteurs en cette circonstance le remboursement de son argent, ce fut pour faire sentir son mécontentement. Ainsi mis en demeure de payer, les habitants rendirent à leur créancier 2850 livres. Les 1.000 livres restantes ne furent pas payées à Monluc malgré ses demandes réitérées. Le grand capitaine était cependant l'objet de grands égards.
C'est ainsi qu'aux premiers jours de février 1577, il fut défrayé et logé avec sa suite, comme par le passé. Le 26 janvier de l'année suivante, la veuve de Monluc étant de passage à Francescas, les consuls la reçurent avec le même honneur que du vivant de son mari. Marguerite de Caupène, mère de Blaise, petit-fils et héritier du maréchal de Monluc, fut obligée, le 13 avril 1578, de faire opérer une saisie contre les consuls de Francescas. Ainsi se termina une affaire qui, pour n'avoir par elle-même qu'une médiocre importance, méritait cependant de n'être pas laissée en oubli.

1562: Les défections de quelques ecclésiastiques el l'influence de certains maitres d'école avaient insinué dans quelques àmes des idées hostiles au catholicisme.
Comme ailleurs, les opinions nouvelles s'y étaient manifestées par des actes répréhensibles: on avait brisé dans l'église de Saint-Orens des images saintes. En un mot, la population, jadis très unie, commençait à se diviser. supportés.
Tous ces faits, et ceux qui vont vous être indiqués, ont été mentionnés dans les deux premiers livres des jurades de Francescas (Alrch, dép. de Lot-et-Garonne E. S1. 2630 et 2631)

juin 1562: Montluc mit dans la ville de Francescas un gouverneur catholique. Presque tous les protestants fut tués.

avril 1565: Carles IV confirme "les privilèges ...et libertés" donnés par ses prédécesseurs aux habitants de Francescas, et crée en leur faveur un marché.
(Voir Gironde: Arch. dép., C2294)

Montgommery occupait Condom depuis le 22 Octobre 1567, il s'est emparé de Mezin, La Romieu, Francescas, Mauvezin, Lavardac et Laplume, qu'il pilla. C'est alors que Montluc imposa aux bénéficiaires de la juridiction de Francescas une cotisation pour l'entretien des gens de guerre et nomma le Sieur Dupuy Gouverneur de Francescas. Les portes de la ville étaient ouvertes alternativement un jour l'une, un jour l'autre et elles étaient gardées.
Des présents furent envoyés à Montluc et il était hebergé à son passage. Francescas était redevenue catholique.

Le Prince et la Princesse de Navarre étant à Nérac, pour prevenir toute surprise, on ferma les portes et il fut recommandé à chaqu'un de se tenir sur ces gardes.

Attendu la pauvreté de la ville, les consuls envoyèrent deux messagers à Agen pour demander à Montluc de les décharger du logement des gens de la guerre. L'autorisation fût accordé par Montluc ainsi que de faire réparer l'église, les frais étant de cinq cents livres à récupérer sur ceux de la réforme, l'Agenais étant toujours occupé et sillonné par des bandes protestantes, qui continuaient leurs exactions.

1567: À Francescas, une taxe ponctuelle sur les résidents protestants a généré des fonds suffisants pour payer une grande force de troupes catholiques. Cela permettait à Agen d'augmenter de 80% le nomre des soldats et des capitains pour les commander.

1569: Il était diffilie de défendre le pays de rive gauche de la Garonne contre les protestants.
Depuis Lectoure jusqu'à Agen, aucine ville n'était suffisament fortifiée pour pouvoir résister à un siège. Francescas et Laplume ne furent pas assistés; ces deux villes tombèrent au pouvoir des troupes de Mongoméry qui rayonnaient de plus en plus loin autour de Condom.
Les récoltes de l'année avaient été abondautes. Après avoir affamé le Béarn, l'armée de Mongonméry trouvait de grandes ressources dans la Gascogne. Celle des princes, les reitres, qui, partis de Montaubau, envahissaient l'Agenais, parti aussi plus disposée à vivre à l'aise sur le plat pays, à tout ravager et piller qu'a entreprendre des sièges. Elle allait par petites étapes, sans rencontrer de résistance.

1573: D'après les livres de jurade de Francescas (BB. 2), voici quelles furent les troupes qui traversèrent cette petite ville ou y séjournèrent pendant l'année 1573: un capitaine de Casteljaloux avec ou 300 hommes Lussan, avec 200hommes, 8 jours M. du Mazet et le vicomte de Larbos avec 400 chevaux, 1 jours Lussan, avec 6 compagnies, 4 jours: le lieutenant de M. de Bérault, avec 3 compagnies, 6 jours.
Il en était de même non seulement dans les villes d'étapes mais aussi dans les plus petits villages.

1574: Le sauveur d'Agen, le vieux Monluc, qut était allé saluer son roi à Lyou, recevait enfin le prix de ses longs services; c'est avec le titre de maréchal de France qu'il allait revenir au pays. Déjà, pour le recevoir avec honneur, on préparait des présents, y compris des dragées pour sa femme et des livrées de taffetas pour ses domestiques. Ce mouvement est particulièrement attesté par divers passages des jurades de Francescas ( BB. 2 ).

1574: Henri IV, alors qu'il n'était que simple gouverneur de la Guyenne, faisait choisir les plus beaux chênes de la forêt de Francescas pour composer les charpentes élancées de son château de Nérac.

1574: Sous les murs de Francescas, les protestants avaient éprouvé une sanglantes défaites

Le 14 Mai 1576, les hommes du Sieur du Saumont (Alain ou Jospeh de Béarn) ou s'emparaient de Francescas et le pillait. Le Sieur du Saumont tua huit hommes et imposa la ville pour trois cents écus. On mit aux enchères des fiefs, bois, landes, ventes et bailliages, qui appartenaient autrefois à l'Evêque de Condom, pour payer l'imposition.

Le 2 Aout 1576, le Roi de Navarre demanda aux consuls de lui vendre quelques chênes pour réparer le Château de Nérac et le moulin, qu'il avait sur la Baïse.

Le 26 Novembre 1576, le Roi de Navarre, mandé, dînait à Francescas et y laissait une garnison pour défendre la ville.

La part de l'évêque de Condom est vendue aux enchères en 1576, et rachetée en 1582 par le Seigneur de Lasserre, Jean Paul d'Esparbes de Lussan ; la demeure de ce dernier se trouvait près de la porte de Larqué au sud, succédant vraisemblablement à l'ancienne maison épiscopale. L'agglomération était enfermée dans des fortifications, cernées de douves, et ouvrait par 4 portes (de Bordeaux, du Puits, de L'Arc, Neuve ou de Ligardes) ; une citadelle est mentionnée dans la ville à la fin du XVIe siècle.

Le 28 Octobre 1576, les consuls convoquèrent les jurats et dans l'impuissance de soutenir un procès contre Lasserre, ils cédèrent tous leurs droits au Roi de Navarre, qui les accepta. Plus tard on négociera ave le Roi de Navarre un arrangement au sujet des droits de justice en réparation des compagnies, qui ont séjourné à Francescas.

Voici le récit en détail:

On sait que le Pape avait accordé au roi de France une somme assez considérable sur les bénéfices du clergé, pour subvenir à la conservation de ce royaume ébranlé par l'hérésie de Calvin. L'évêque de Condom qui siégeait alors fut contraint, pour fournir sa cotisation, d'aliéner entre autres la seigneurie de Francescas. Procédant aux criées, les consuls, qui voulaient s'affranchir, poussèrent l'enchère jusqu'à la somme de 3,325 livres, qu'ils déposèrent entre les mains du sieur de Melet, chargé de la liquidation.
Survint noble Jean Paul d'Esparbès de Lussan, seigneur de Lasserre, dans le voisinage, lequel, après divers actes sur ce intervenus, enchérit encore de 1,000 livres. Les habitants de Francescas, déjà ruinés par les récentes guerres, virent avec douleur leurs espérances s'évanouir. Ils intentèrent près le conseil privé du roi un procès au seigneur de Lasserre, qui n'était pas d'humeur à céder de ses prétentions. C'était un chef «catholique redouté dans la contrée, et la ville de Francescas s'inclinait beaucoup vers la prétendue Réforme. Le prédicat Mermet s'y employait de son mieux.

Dès le mois de septembre 1576, on avait envoyé à Paris pour soutenir ce procès, et le 26 du même mois, le roi de Navarre dînait à Francescas, et y laissait une garnison pour la défense de la ville.
Le 28 octobre suivant, les consuls convoquent une jurade générale, et dans l'impuissance où ils sont de soutenir le procès contre le seigneur de Lasserre, ils prennent la résolution de céder leurs droits au roi de Navarre, qui les accepte avec la condition de maintenir les habitants dans les franchises et privilèges que leur accordaient les évêques de Condom.

Le 6 janvier de l'année suivante (1577), on va trouver le roi de Navarre pour savoir de lui comment il faut se gouverner. Le prince répond qu'ils doivent continuer de garder la ville sous son obéissance.
Cependant le seigneur de Lasserre s'apprêtait moins à soutenir son procès qu'à reconquérir la ville pour le monarque français. Le consul Bigos en porta la nouvelle à l'assemblée du 19 mars, encore toute émue des événements de la veille.
Jean-Paul d'Esparbès de Lussan s'était présenté sous les murailles de la ville, la faisant sommer par un trompette d'avoir à déclarer à quelle autorité elle obéissait. Sur la réponse que les habitants tenaient la ville sous l'autorité du roi de Navarre, le trompette déclara avoir charge du seigneur de Lasserre de leur dénoncer la guerre, et que désormais il serait leur ennemi mortel.
Immédiatement, on écrivit au roi de Navarre pour le supplier de pourvoir à la défense de la ville. Déjà, dans la prévision des événements, Henri leur avait envoyé pour gouverneur le capitaine Miquelon avec le capitaine Chevery.
Les hostilités étaient ouvertes; les alarmes continuent.
Avec Lasserre combattaient les capitaines Campagno, du Bouzet de Roquepine, seigneur de Poudenas, et plusieurs autres gentils hommes. Les escarmouches, les petits combats étaient incessants. Il y eut plusieurs morts; les consuls Bacqua et Bigos furent faits prisonniers et n'obtinrent leur délivrance qu'au prix d'une forte rançon. Cependant, le procès se poursuivait au privé conseil du roi et en la cour du Parlement de Bordeaux. Le seigneur de Lasserre triompha dans sa cause; le roi de Navarre fut débouté de son opposition et les consuls condamnés en plusieurs dépens.
Ces derniers finirent par un accord avec leur nouveau seigneur, qui leur fut plus d'une fois d'un bien grand secours. C'est ce même Jean-Paul d'Esparbès de Lussan qui fut gouverneur de Blaye pour le parti de la Ligue.
Le seigneur de Campagno et de Ligardes, l'un des plus grands tenanciers de la juridiction de Francescas, appartenait à la maison de Patras.
Dans cet accord, on voit intervenir M. de Lussan, chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, commandeur de Malte, seigneur de Gimbrède et autres lieux et places, frère du seigneur de Lasserre, désormais co-seigneur avec le roi de la ville et juridiction de Francescas.L'abbé BARRÈRE.

1577: le 5 février 1577, Monluc venait à Francescas "disner dans la presente ville et priait qu'on lui preparast quatre ou six logis pour lui et sa suite."

En 1577 une citadelle existait selon le livre des jurades.

Des le 30 Juillet 1577, la garnison d'Agen avait été renforcée et Francescas était menacé par une bande catholique.
Francescas était devenue une ville royale sous les derniers Valois, qui nommaient leurs juges royaux à Francescas.
Par Lettres patentes données à Paris le 23 janvier 1579, Henry III, par la grâce de Dieu, roi de France et de Pologne, donne à Mr Alem de Brégaud, « Testât et office de juge civil et criminel de Francescas. » Et un acte judiciaire authentique, écrit sur parchemin, faisant partie de mes archives et signé du Puy, greffier, commence ainsi : « Allem de Brégand, licentiez ez loyz, juge ordinaire pour le roi en la ville de Francescas, à tous ceux quy ces présentes verront, salut, Savoir faisons et attestons que le vingtiesme de décembre mille cinq cens nonante quatre. . . . »

Juillet 1578: Orig. — Arch. de la famille Forget de Fresne. Communication de M. le chevalier Artaud de Montor, membre de l'Institut, allié de la familte Forget.

A FORGET,

SECRETAIRE DU ROY MON SEIGNEUR.

Forget, Vous entendrés tant par le sr de Chassincourt que par les instructions générales et particulieres qu'il porte, ce qui se passe par deçà, et ce qu'il est besoing de poursuivre pour mon particulier; à quoy vous vous employerez avec telle diligence que par ledit sr de Chassincourt j'en puisse estre satisfait à son retour. Pour le regard de ma pension, j'avois donné charge à du Perray1 d'en solliciter l'assignation pour toute ceste année, et remonstrer que je n'estois de ceulx sur qui on doive user de retranchement, et qu'attendu le lieu que je tiens on ne me pouroit faire servir d'exemple. Il y a aussi le faict des pastels 2 et un renvoy que je demande à la chambre d'Agen, pour le procez de Francescas3, ainsi que vous verrez par les pieces que j'ay fait mectre entre les mains dudict sieur de Chassincourt. Je vous prie n'obmettre rien en cela de la diligence que j'atends de vous; sur ce, priant Dieu vous tenir, Forget, en sa saincte et digne garde.
De Montauban , le juillet 1578.
Votre bon maistre et amy,
HENRY.


Il est besoin d'avoir une interdiction aux cours du Parlement qui prennent congnoissance des causes tant civiles que criminelles de ceux de la Religion. Il y a le faict de Francescas, dont les habitans se sont donnez à moy. Je demande un renvoy à la chambre d'Agen.

1578: Marguerite de Caupène, mère de Blaise, petit-fils et héritier du maréchal de Monluc, fut obligée, le 13 avril 1578, de faire opérer une saisie contre les consuls de Francescas.

1578: En fait une assemblée de tout peuple dans l'église pour lui remontrer la nécessité de démolir les maisons des faubourgs et la nécessité d'avoir une garnison, ce à quoi tous en consenti moyennant qu'on leur donne un abri et un autre emplacement pour bâtir. On procède à la distribution des emplacements au Pré Junqua pour la reconstruction des maisons des faubourgs. (Il y en avait dix à douze)

1579: Par Lettres patentes données à Paris le 23 janvier 1579, Henry III, par la grâce de Dieu, roi de France et de Pologne, donne à Me Allem de Brégand, « l'estat et office de juge civil et criminel de Francescas.

1579: Henri IV soupe et dîne à Francescas (Receuil Des Lettres Missives de Henri IV Tome II 1585-1589)

En 1580, le Maréchal de Biron, s'empara de Francescas, où il était encore les 10 et 11 septembre et finalement, il vint, le 12 septembre au matin, « avec 4.000hommes de pied, écrit d'Aubigné, 600 cheuaux et deux couleuvrines, prendre place de bataille sur le haut des vignes de Nérac.

en détail:
De son côté le maréchal de Biron s'était porté de Tonneins sur le Port Ste Marie. Au commencement du mois d août 1580, il était de sa personne dans Agen, d'où il fit quelques démonstrations d'abord contre Le-Mas-de-Verdun, et puis contre Ste-Bazeilhe, afin de masquer ses desseins contre la capitale de l'Albret. Ce en quoi il réussit parfaitement, car, après sa jonction avec Cornusson, sénéchal de Toulouse, il marcha sur Francescas,sans se laisser arrêter par une escarmouche assez vive qu'il eut près de La Plume avec les troupes de La Rochefoucauld. De Francescas, les catholiques vinrent camper au haut des vignes qui dominaient la ville de Nérac. Henri en étant sorti, pour tâcher de contrarier la jonction de Cornusson avec le maréchal, cette place se trouvait presque sans défenseurs.

(30 Sept. 1580, le maréchal Rouquefort avait pris les villes de Valance, de Franciscas, de Saur (Sos), de Mont de Marsan, de Mezin, de Vic-Fauenzac, avec la citadelle qu'il y avoit, autre ville nommée Valence près de d'Aux, de Mauvezin et la ville Jardain, oultre les autres châteaux et forts.
Lettre de Dupuy à Jean de St. Sulpice. Or.)

Il faut citer lors de cette même année l'acquisition par Jean Paul Esparbes de Lussan de la Seigneurie de Francescas, que lui céda l'évêque de Condom. Les Désparbes, Comte de Lasserre, Marquis d'Aubeterre eurent de grandes démêlées avec les habitants de Francescas, qui leurs reprochaient de nombreuses vexations.
Il y avait dans la Seigneurie de Francescas une paroisse de l'Eglise de St. Barthelemy de Trillan, une résidence ou Château, qui appartenait à la famille Bezolles sous les derniers Valois. Lettre de Biron à La Mothe-Fénelon sur les opérations de son armée, datée de Francescas 11 Septembre

... C'est sous les murs de cette petite ville (Moncrabeau) qu'Hector de Pardaillan, baron de Gondrin, accompagné de son fils, Charles de Montespan, étant sorti de Condom pour aller joindre l'armée catholique à Francescas, combattit et mit en déroute un corps de religionnaires, à la tête duquel les comtes de Gurson, de Fleix et un de leurs frères, chevalier de Malte, venaient d'attaquer la tour qui servait de citadelle à Moncrabeau. Ces trois chefs, qui étaient de la maison de Foix et par conséquent parents du roi de Navarre, périrent dans ce combat, qui se réfère à l'année 1580 selon les uns, 1586 ou 1587, selon les autres.....

1580: Henri IV soupe et dîne à Francescas (Receuil Des Lettres Missives de Henri IV Tome II 1585-1589)

1581: Jean-Paul d'Esparbès vint en Guyenne où la guerre recommençait; ayant sommé les gens de Francescas de dire quel parti ils tenaient, ceux-ci se déclarèrent pour le roi de Navarre. Montlue et Lussan échouèrent; mais ce dernier, établi à Condom, tenait le pays d'alentour. Il se conduisit si bien que sa faveur grandit, et le 8 décembre 1581 il fut nommé gouverneur de l'importante cité de Blaye, qui était pour ainsi dire la clé de la Gironde.

1582: Bien qu'il résidât en son gouvernement de Blaye beaucoup plus qu'en sa seigneurie de Lasserre, Jean-Paul- d'Esparbès de Lussan s'était fort attaché à ce dernier domaine. Dès l'année 1582, il avait acheté à l'évêque de Condom tous les droits que ce dernier possédait en paréage avec le roi sur la juridiction voisine de Francescas.

1583: Noble François de Pujollé co-seigneur du lieu de Fieux, acquit, par acte passé dans la maison noble de Lassalle, juridiction de Fieux, au duché d'Albret, le 11 septembre 1583, devant Loip de Figues, notaire dudit lieu de Fieux, de Guichande Guillauma, veuve de Vidal de Saint-Pé et de Pierre de Saint-Pé son fils, de la juridiction de Francescas, une pièce de terre labourable avec ses appartenances et dépendances, située dans ladite juridiction de Francescas, au lieu appelé à la Causade, moyennant la somme de sept vingt francs bourdallois. Cet acte passé en présence de Noble Jehan de Pujollé seigneur de Voupilhon en Condomois.

1583: La situation des villes ouvertes était si critique que les habitants de Francescas résolurent à deux reprises, durant les guerres de religion de fermer et de fortifier leur ville. Mais, à peine avaient-ils commencé à élever leurs remparts, qu'ils recevaient des sommations d'avoir à se déclarer pour l'un ou l'autre parti. Quelle que dût être leur réponse, ils étaient menacés de subir prochainement un siège et nullement assurés d'être suffisamment secourus. Aussi durent-ils renoncer à compléter leur oeuvre, démolir de leurs propres mains les fortifications qu'ils venaient de construire et rester malgré eux dans la condition des neutres foulés et oppressés par tout le monde. Voir archives départementales supplément à la série E. Jurades de
Francescas BB. 5,6.

1584: Henri IV soupe et dîne à Francescas (Receuil Des Lettres Missives de Henri IV Tome II 1585-1589)

Trois fois le roi Henry IV a diné à Francescas:
1579: le 12 novembr / 1580: le 31 mars et 1584: le 4 Juillet
(Histoire de la Gascogne par Abbé J.J. Monlezun 1850 - Interinaire et séjours d'Henry IV en Gascogne)

1585: D'après le tableau des Sejour et itinéraires du roi de Navarre - (p.580), Henri IV qui avait dîne le 2 août à Gimont (probablement avec le duc d'Epernon), le 3 août a Roquelaure et le 4 août à Francescas.

1585: Les Consuls de Francescas avaient bien d'autres difficultés. Un chirurgien, Mr. Lartique, était logé aux Chartreux près de la porte du Puits. Soupçonné d'être infect, on lui intima l'ordre ainsi qu'à son fils de s'enfermer chez eux. (La peste en Agenais au XVIIe siècle Auteur L. Couyba Éditeur R. Leygues, 1905 Original provenant de l'Université de Californie)

1585: construction d'un temple pour les protestants (luthériens), mais qui est déjà cité en 1577

1587: L'amour de Henri pour la comtesse de Guiche le ramène en Béarn, et lui fait perdre le fruit de sa victoire Bataille de Coutras. La tour de Moncrabeau où s'était logé Olivier de Roquepine, est attaquée par les trois fils du marquis de Trans, de l'illustre maison de Foix ; le seigneur de Gondrin , allant joindre le Maréchal de Matignon à Francescas, se détourne pour secourir marquis Roquépine ; les trois frères, avertis de son approche, vont à sa rencontre. On se bat; les trois frères restent sur la place ; Moncrabeau est délivré. On instruit Henri III des projets de la faction des Seize, qui ne tendaient à rien moins qu'à lui ôter la couronne et la liberté ; mais le prince indolent ne fait aucune attention à cette révélation importante.

1587: Ces considérations étaient fort justes, et, si l'on voulait joindre des pièces justificatives à l'appui de la requête que le maréchal faisait au roi, on n'aurait qu'à citer les livres de jurade de certaines communautés telles que Laplume et Francescas. Cette dernière ville était placée sur la route des gens de guerre des deux partis, dans le quadrilatère formé par Nérac et Lectoure protestants, Condom et Agen catholiques. Ses malheureux habitants vivaient pièces justificatives à l'appui de la requête que le maréchal faisait au roi, on n'aurait qu'à citer les livres de jurade de certaines communautés telles que Laplume et Francescas. Cette dernière ville était placée sur la route des gens de guerre des deux partis, dans le quadrilatère formé par Nérac et Lectoure protestants, Condom et Agen catholiques. Ses malheureux habitants vivaient au jour le jour, jamais assurés du lendemain, usant de tout leur diplomatie pour n'offenser ni les chefs protestants ni les chefs ligueurs et, malgré cela, malmenés par les uns et les autres jusques n'en plus pouvoir, ils songeaient parfois fermer leurs portes ils se décidaient à mettre la main à la truelle pour renforcer de quelques assises leurs remparts insuffisants. Vain effort, qui les jetait bientôt dans un plus grand péril Une ville close était exposée bien vite à recevoir des sommations d'avoir à se déclarer. Fermer les portes, refuser le passage, c'était faire acte d'hostilité, courir les risques d'un siège.
Comme les milices communales, mal armées, dépourvues d'artillerie, se sentaient incapables de lutter, ceux même qui avaient travaillé aux courtines en rouvraient les brèches, détruisant ce qu'ils avaient élevé; et, comme par le passé, la ville ouverte était de nouveau livrée aux réquisitions de tous les capitaines, aux maraudes des picoreurs, aux violences de la soldatesque.

1588 : peste à Francescas et Lectoure (La peste en Agenais au XVIIème siècle) Archives départementales du Lot et Garonne à Agen

27 spetembre 1589: M. de Layrac offre un curé capable et suffisant on enverra sommer le recteur Rostaing, par notaire, à Francescas, pour savoir s'il veut servir l'église.

Les comptes de la commune remonte à 1594

9 mai 1595: Arnaud des Esbats a vendu sept sacs de blé aux panquossiers de Francescas, à douze livres. On lui prendra ce qu'il a reçu en plus de la taxe, qui se monte cinq écus sol, au bénéfice des pauvres, et le cas échéant, on y ajoutera quelque autre amende. Même condamnation contre sire Jehan Captan pour un fait semblable.

Le château de La Serre a été reconstruit en 1595, deux ans avant le mariage du premier maréchal, par Jean-Paul d'Esparbès de Lussan, sénéchal d'Agenais et de Condomois, gouverneur de Blaye, marié, comme je l'ai dit, le 16 avril 1570, Catherine-Bernarde deMontagu, dame de La Serre.
Il y a dans le château de La Serre une grande pièce avec superbe cheminée, encore appelée la chambre de la princesse, à cause de haute et puissante dame Marie-Angélique de Cosnac, que je trouve dans un acte du 29 janvier 1711, qualifiée «veuve de très haut et très puissant prince Procope François, comte d'Egmond, » dont les ancêtres, comtes d'Egmont, avaient été ducs de Gueldres de 1433 à 1538.
Damé Jeanne de Nérac, marquise de Pouy, comtesse de La Serre, dame de Roquelaure, Belmont et Ligardes, coseigneuresse haute justiciaire avec le roi, de la ville et juridiction de Francescas, veuve de messire Pierre de Narbonne Pelet, à son décès, écuyer, conseiller secrétaire du roi, maison, couronne de France et de ses finances, reçoit cles reconnaissances féodales à Francescas, en 1761, cinq ans après la naissance de Philippe, comte de Dijon, son petit-fils.
Haute et puissante dame Suzanne de Narbonne Pelet, marquise de Pouy (entre Ligardes et Condom), comtesse de La Serre, seigneuresse haute, moyenne et basse justiciaire, en paréage avec le roi, de la juridiction de Francescas, originaire de Bordeaux, avait épousé haut et puissant seigneur, messire Jean-Jacques de Dijon, baron de Monteton et de Villette. De ce mariage naquirent Philippe, comte de Dijon, et Jeanne-Rose, mariée avec Henri de Pons, marquis d'Asnières, mort le 22 janvier 1844.
Les ancêtres paternels de ce M. de Dijon, qui s'établit par mariage au château de La Serre, étaient seigneurs d'Autrama, de Boisverdun, de Monteton, de Peclialvét, elc. Leur noblesse et leur filiation furent prouvées depuis l'an 1494 devant Chérin, généalogiste cles Ordres du Roi, les 16 septembre 1778, 16 février 1782 et 15 juillet 1773.

En 1595, Jean Lafargue, maître arpenteur de Francescas, révise le cadastre du Château de Lagadere sur l'ordre de Arnaud de Lavardac.

1596: Ordonnance d'information sur les plaintes des villes de la généralité, principalement Condom, Mezin, Francescas, excédées de tributs locaux mis sans autorisation par leurs consuls.

Francescas dans la deuxième partie du Moyen-Âge
Reconstitution hypothétique de la motte basse cours à Baqué - Francescas