Textes historiques, images et photos

Pierre Esquirol

S. Esquirol mère, née 1856

Emile Esquirol docteur médécin, né 1878

Antoine Esquirol, pharmacien 1880 à Francescas

Madelaine Esquiro,l née 1883

M.Esquirol 1919 (Officier ministriel)

Pierre Esquirol fils né 1908 - décédé 1981 Résistant et politicien

8.12.1919: A l'audience du 6 décembre, Monsieur Emile Esquirole, docteur en médecine à Francescas, a prêté serment en qualité de suppléant du juge de paix au canton de Francescas.

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Courrier à Francescas, le 22 avril. (1915 ou 1916)

Monsieur,

Je m’adresse à vous, comme conseiller et ami du médecin et de sa famille, pour vous soumettre le cas de mon mari, qui est retenu en Allemagne depuis le 22 août, et vous demande de m’aider à le faire comprendre dans un des prochains échanges.
Sa santé est très éprouvée par cette longue et dure captivité.

Mon mari, le D' Esquirol, de Francescas, fut affecté au début de la guerre au service sanitaire du 20® régiment d’infanterie. Il fut fait prisonnier avec toute l’ambulance, aux environs de Bertrix le 22, août, puis amené au camp d’Altengrabow où il est resté jusqu’à la fin du mois de janvier. A cette époque avec 14 de ses camarades, il fut dirigé sur Magdebourg avec l’espérance d’être compris dans un échange et de rentrer en France, mais après un séjour de trois semaines dans cette ville, ils furent
envoyés au camp de Langensalza où ils sont encore.

Si le Concours Médical peut tenter une démae che pour activer le retour de nos médecins, je vous serais bien obligée d’ajouter le nom de mon mari à la liste déjà longue sans doute des médecins dont on réclame le retour.

Veuillez croire, monsieur, à mes sentiments distingués,
M. Esquirol,
D' Esquirol de Francescas (Lot-et-Garonne).

Aide-major de P® classe
actuellement retenu à Langensalza.

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En1936, le 2 juin a eu lieu le mariage dans l'Eglise Notre-Dame de Francescas entre
Monsieur Jacques MIRAMENDE, Substitut du Procureur de la République à Auch, et Mademoiselle Marie-Paule ESQUIROL, fille du Docteur Emile-Marie-Joseph ESQUIROL & de Françoise MARCHANT.

Raymond Soucaret chappe au Service du travail obligatoire (STO) grâce au futur maire d’Agen, Pierre Esquirol, résistant, chirurgien natif de Francescas, qui l’opéra de l’appendicite.

22 octobre 1944 : Le Conseil Municipal demande le remplacement de deux membres du bureau de bienfaisance : Monsieur le Docteur Esquirol, membre de la délégation spéciale et président de la légion A.C. et Monsieur Girard, vétérinaire, chef de la JAC, s’étant fait remarquer par leurs activités lors de la visite du Marechal Pétain.

La clinique Esquirol à Agen est fondée en 1947 par le Docteur Pierre Esquirol dans les bâtiments de l'ancien Hôtel Central, en centre-ville d'Agen.

Mars 1971, entrée dans la décennie Esquirol

Dr. Pierre Esquirol

Le premier discours du nouveau maire, prononcé le 19 mars 1971. De gauche à droite : Christian Laurissergue (3e adjoint), Robert Rabal (1er adjoint), Pierre Esquirol, Gérard Duprat (2e adjoint) et Pierre Schuller (secrétaire lors de la cérémonie d’installation du conseil municipal, et qui sera adjoint à la culture). photo collection Pierre Schuller

Publié le 28/03/2021

Située devant l’hôtel de ville, le théâtre et le musée, la place du Dr Esquirol est incontournable à Agen. Elle rend hommage à celui qui fut élu maire en mars 1971 et qui lança la modernisation de la ville.

Pierre Esquirol fut une personnalité marquante d’Agen. Cinquante ans après sa première élection à la mairie, et quarante ans après son décès, il convient de rendre hommage à celui qui donna son nom à la place de l’hôtel de ville, qui fut un chirurgien réputé – on lui doit la fameuse clinique Esquirol –, un Résistant, un mécène mais aussi un maire bâtisseur.

Pierre Equirol était né en 1908 à Francescas, dans l’Albret. Son grand-père était pharmacien, et son père médecin. Il fit donc naturellement des études de médecine, après un passage au lycée Palissy d’Agen. Il s’inscrit à la faculté de Toulouse, puis part ensuite à Paris où il officiera dans les hôpitaux, entre 1932 et 1937.

Cette année-là il revient à Agen. Le jeune chirurgien est pris par le docteur Delmas, à la clinique Saint-Hilaire (rue Lammenais) puis par le Dr Biard à la clinique Saint-Jean (face au Gravier), en 1939.

Survient la Seconde Guerre mondiale. Âgé de 31 ans le Dr Esquirol revêt l’uniforme et vit en direct la débâcle de 40. Démobilisé, il revient à Agen et reprend une activité de généraliste à Fumel et Nérac, et travaille également à l’ancien hôpital Saint-Jacques. C’est après l’invasion de la zone dite "libre" (en novembre 1942) qu’il rejoint la Résistance, précisément le groupe Saint-Hilaire.

Les années 43-45 seront celles de l’engagement dans la Résistance. Ainsi, est connue des amateurs d’histoire locale "l’affaire Escoubet". Début de 1944, les Allemands capturent un Résistant blessé au combat, qui – en parlant quelques mots d’anglais – se fait passer pour un militaire allié. Cet Escoubet est transporté à l’hôpital d’Agen par les occupants, pour être remis sur pied puis interrogé. Le Dr Esquirol fait croire aux Allemands que l’homme est très gravement blessé, qu’une opération à la tête s’impose. Sous l’œil inquisiteur des Allemands cette intervention aura lieu, mais sera en fait bénigne. Les vert-de-gris n’y voient que du feu, et le blessé est ensuite placé en convalescence dans une chambre, avec un garde devant sa porte. Les Résistants passeront derrière hôpital pour aider leur camarade à s’évader par la fenêtre.

Le Dr Esquirol sera accusé d’être à l’origine de ce coup monté, mais réussira toutefois à se disculper.

Zorn et Hanack le "balafré"

Quelques semaines plus tard, le médecin d’Agen sera confronté à un dilemme propre à secouer le serment d’Hippocrate. Il devra en effet soigner un individu de la pire espèce : le collaborateur Hanack, blessé au ventre lors d’un combat contre les FFI, qui a été transporté à la clinique Saint-Jean.

Résistant, le Dr Esquirol sait qu’il a face à lui un bourreau, qu’il peut lui donner la mort en l’opérant. Il n’en fera rien, mais ralentira la guérison de ce serviteur zélé de la Gestapo. Ce dernier restera trois semaines dans sa chambre, puis sera évacué en Allemagne – Hanack le "balafré" reviendra ensuite sévir à Agen, aux côtés du sinistre Bouboule.

En juin 1944, c’est le chef de la Gestapo locale, Zorn, que l’on amène au Dr Esquirol. Il a été touché par une balle, au bras, et le médecin dressera un faux diagnostic alarmant. Le nazi aura le torse et le bras plâtré, pas idéal pour courir les bois et réprimer les patriotes. Là encore ce Zorn sera évacué en Allemagne, où les médecins découvriront la supercherie.

Bernés deux fois, les occupants commencent à s’intéresser méchamment à ce docteur, et le 28 juin 1944 Pierre Esquirol s’enfuit d’Agen à vélo. Il est recueilli dans le Tarn, puis rejoint le Gers où il deviendra capitaine dans le Maquis, et médecin du bataillon d’Armagnac. Il sera de la libération d’Agen et également à Saintes, pour soigner les blessés de guerre – où il rencontrera le général de Gaulle.

Membre des instances exécutives de la Résistance à la libération d’Agen, Pierre Esquirol reprend ensuite sa carrière médicale et fonde sa propre clinique. Il rachète fin 1944 l’hôtel central (ancienne Kommandantur !) situé rue Lafayette, puis des parties d’immeubles contiguës les années suivantes (zone Lafayette/Pontarique). Il n’hésite pas à partir aux Etats-Unis pour se former, et développe ensuite plusieurs spécialités chirurgicales, dont la gynécologie et l’urologie. Il s’affirme alors comme un homme savant au grand cœur, soucieux de ses patients, toujours ouvert au dialogue : son sourire et sa chaleur humaine font de lui le "bon docteur Esquirol", et sa réputation est fameuse sur Agen dans les années 60.

Expansion, prospérité

L’arrivée de Jean François-Poncet en Lot-et-Garonne poussera Pierre Esquirol à s’intéresser à la politique. Il n’est pas de droite pour autant, mais partage avec JFP un certain "antigaullisme politique". Les convictions du Dr Esquirol ne sont ni tranchées ni dogmatiques. Soucieux d’humanisme, il se revendique plutôt du "parti des Agenais". Son capital confiance auprès des habitants, et sa volonté de moderniser une ville qu’il aime par dessus tout, le pousseront à se présenter aux municipales de 1971.

Il se place alors à la têre d’une "liste d’Alliance des gauches et des démocrates pour l’expansion d’Agen". Avec lui des socialistes, des radicaux, des communistes, et en face la "liste d’Union pour le renouveau et l’expansion d’Agen" (conduite par le Dr Aulong) et la "liste de gestion apolitique municipale" d’un certain Trézeguet.

Les résultats tombent dans la soirée du 14 mars 1971 : sur 15 588 votants, la liste Esquirol remporte 8 000 suffrages, elle est élue au premier tour.

"L’expansion d’Agen" était dans l’intitulé des deux principales listes. "Promouvoir l’expansion" aura aussi sa place dans le message de remerciement que publiera le vainqueur dans la presse, au lendemain des élections.

Lors de son installation, salle des Illustres le 19 mars 1971, Pierre Esquirol s’était souvenu : "Comme il y a vingt-cinq ans à la Libération, un nouveau souffle d’espérance et de liberté a enflammé notre ville. Il est fait de l’union de tous au sein d’une vraie représentation municipale. Parmi les premiers en France, nous avons compris qu’il n’y avait pas de vraie démocratie sans l’alliance avec la classe ouvrière, instrument de toute fécondité. Nous lui avons donné la juste représentation qui lui était refusée depuis longtemps. Avec elle, dans l’union, dans le travail, dans la concertation, nous allons gérer et faire prospérer la cité."

Pros-pé-ri-té : voici un clou bien enfoncé. Une antienne qui signifie qu’aux yeux du candidat vainqueur comme de son challengeur de droite, la ville est en perte de vitesse. Elle ronronne, son habitat se dégrade, l’activité économique peine à décoller. La ville comme le département sont des "parents pauvres" pour le nouveau maire qui veut développer "industrie, urbanisme et commerce".

Elu au conseil général en 1973, Pierre Esquirol fut réélu maire d’Agen en 1977, cette fois sur une liste apolitique (socialistes et communistes faisant sécession). Malade, il devra renoncer aux élections législatives de 1978, et décédera le 25 mai 1981 – deux semaines après le succès de François Mitterrand à la présidentielle. Le 27 mai 1981, la foule l’accompagnera dans son dernier voyage, entre la mairie et la cathédrale Saint-Caprais, où furent célébrées ses obsèques. Il sera ensuite inhumé à Sainte-Colombe, là où il s’était éteint.

Son successeur Georges Ricci prononcera salle des Illustres un vibrant discours, louant "la forte personnalité d’un maire incomparable, un homme de bien, un homme de devoir et d’action, un ami, peut-être pour certains un bienfaiteur […] Tous nous avons pu apprécier sa compétence, sa rigueur, son efficacité, mais aussi sa bienveillance et sa générosité. Comme tout Gascon, il avait le caractère vif mais le cœur bon et son dynamisme parfois fougueux s’accompagnait d’une grande délicatesse de comportement. Il fut un mousquetaire qui se battit sans trêve pour sa ville et pour ses habitants contre les lourdeurs et les lenteurs administratives, contre les crédits et les subventions mesurés, contre les tutelles trop tatillonnes. Cette maison [la mairie] est devenue grâce à lui, et sauvée par lui du reste, le digne cadre d’une gestion modèle et je pense que l’ensemble architectural qui compose cette place de l’hôtel de ville – à laquelle le projet d’aménagement qu’il a préparé va donner toute sa dimension et son équilibre – constituera pour l’avenir la forte image, le symbole de ses objectifs et de ses réalisations : la renaissance d’Agen et sa modernisation. C’est pourquoi nous proposerons de lui donner le nom de place "du Docteur Esquirol, maire d’Agen de 1971 à 1981".

Prospérité ? Modernisation ? Quel est donc le bilan de ces dix années passées à la mairie ? Il est positif, car Agen revenait de loin. Après les mandats Pain et Pomarède, la ville a besoin d’un coup d’accélérateur — alors que la France négocie le tournant sociétal post-1968. Absence d’assainissement et logements insalubres sont deux exemples illustrant un tableau noir.

Pierre Esquirol fera donc feu de tout bois : inauguration du nouveau marché couvert, du nouveau pont de pierre, trémie du Gravier, destruction-reconstruction de l’îlot 5, parc municipal des sports, rocade, nouvel hôpital, tribunes d’Armandie, appel aux travaux d’endiguement de Garonne, rénovation de la mairie, rue Molinier devenue piétonne, foyer de la rue Montesquier, marché au bétail de Boé, aérogare de la Garenne, passages souterrains place Jasmin ou route de Cahors, écoles, maisons de retraite, etc. etc.

C’est dans le domaine de la culture que se singularisera aussi Pierre Esquirol. Son action sur le patrimoine historique a été déterminante avec la rénovation de la maison du Sénéchal, de l’église des Jacobins, de l’hôtel Chaudordy (il crée d’ailleurs le passage permettant d’accéder à la rue Montesquieu) et son action fut déterminante au musée municipal avec l’achat de l’hôtel de Monluc. Ami personnel de peintres, d’auteurs, de sculpteurs, le Dr Esquirol était aussi un grand collectionneur, et il léguera au musée 11 tableaux, 11 objets asiatiques ou encore des meubles d’époque.

Une salle au musée

Celui qui avait donné toute sa passion et son ardeur dans la rénovation de ce superbe musée lui permettra encore de grandir grâce à ce don. Un an après son décès, en mai 1982 sera inaugurée la salle Esquirol – en présence de son épouse Anne-Marie, qui fut conservatrice durant trente-sept années.

Tel est le bilan d’un maire exigeant pour sa ville, où – selon ses contemporains – la passion se mariait à la générosité. Monsieur Esquirol votre place, au sens propre comme figuré, est donc bien centrale dans notre ville.

 

Mars 1971 - 1981 Pierre Esquirol Maire d'Agen
Décès à l'âge de 73 ans du maire d'Agen, Pierre ESQUIROL. Portrait en images à l'occasion de la visite du président Valéry GISCARD D'ESTAING en 1979 pour la mise en place du plan Sud Ouest, discours prononcé à la mairie d'Agen, et interview en 1980, où Pierre ESQUIROL évoquait l'emploi, l'économie de sa ville.


Pierre Esquirol

Le docteur Pierre Esquirol qui, après avoir été un chirurgien, dont la réputation dépassait largement les frontières de Lot-et-Garonne, occupa pendant deux mandats, de 1971 à 1981 le poste de maire d'Agen, était un être attachant et facétieux à la fois. Une facétie matinée d'espièglerie et de malice. Même quand il y allait de sa vie.

Faux diagnostics
Pendant l'Occupation, n'avait-il pas caché, dans sa clinique, des résistants dont il recouvrait de plâtres, les blessures par balles qui les auraient désignés aux Allemands comme des maquisards ?
N'alla-t-il pas même jusqu'à immobiliser dans son service opératoire des collaborateurs notoires de la milice ou de la Gestapo qui, comme le sinistre Hanak dit «le balafré» parce qu'il portait une cicatrice sur la joue droite à la suite d'une chute de traîneau à Hambourg, l'avaient consulté pour des broutilles.
A leur insu. En leur faisant croire que leur cas était très sérieux et qu'il nécessitait une longue hospitalisation ?
Il avouera plus tard qu'entre le serment d'Hippocrate et la Résistance, cela avait constitué un choix de conscience, mais vite tranché.
Il les rendait ainsi indisponibles pour leurs exactions dans la ville et le département.
Une ville qu'il chérissait et à laquelle il sut donner les armes de son avenir en sa qualité de premier magistrat.
Il reste ainsi lié à la protection contre les inondations de Garonne qui dévastaient régulièrement les Iles comme les bas quartiers, à la décongestion du centre-ville par les rocades nouvelles qu'il ouvrit, comme la trémie du Pont de Pierre ou l'avenue de Colmar.
Cela sans négliger son caractère profondément historique.
Il est à l'origine de la rénovation du quartier des Cornières comme du quartier des Tanneries, de la maison du Sénéchal où, dit-on, il alimenta pour parfaire l'ouvrage, et ne pas peser sur l'imposition de ses concitoyens, les deniers publics de ses fonds propres.

Le docteur Esquirol était un visionnaire de la gestion d'une cité bimillénaire.
Il rendit aussi à l'hôtel d'Estrades qui abrite le musée des Beaux-Arts comme à l'hôtel de ville leur cachet d'antan.
Amoureux des arts, il légua précisément au musée des pièces de choix de ses collections personnelles, notamment de vases de la période Ming.
Et jamais, quand il accueillait un hôte de marque il ne manquait de se faire son guide pour vanter les mérites passés des célébrités agenaises, dont les tableaux décorent la salle des Illustres : Jasmin, le poète occitan Boé, Bernard Palissy, Scaliger, le comte d'Estrades, Jacques de Romas dont il certifiait au passage qu'il était bien l'inventeur du paratonnerre avant Benjamin Franklin, Sylvain Dumon, Laulanié, De Lacuée, Lacépède, le général Valence, des peintures signées Antoine Calbet et Henri Loubat, sans oublier le buste de Montesquieu.

Il sauva des déportés
Pour en revenir au résistant, il faut ajouter qu'après guerre il soigna gratuitement dans sa clinique des blessés de la libération et même des déportés qui venaient d'être libérés.
Comme André Gairin qui grièvement blessé à l'aine par une baïonnette allemande en tentant de s'évader fut évacué dans les hôpitaux de Paris où son cas fut jugé désespéré.
Quand les médecins surent qu'il était d'Agen, ils lui dirent de consulter dans la ville le docteur Esquirol qui réussit effectivement à le sauver de sa septicémie.
André Gairin se plaisait à le raconter en ajoutant que, comme on était en octobre, il lui avait conseillé d'aller, pour sa convalescence, chasser la palombe au Pays basque, en altitude.

Le faux diagnostic de la tuberculose
À l'hôpital de Nérac, des religieuses aidées par des femmes bénévoles de la Croix-Rouge, firent comme le docteur Esquirol. Elles cachèrent des maquisards dans des chambres sur les portes desquelles était placardé l'avis : «arthrite tuberculeuse». Les Allemands étant microphobes le pieux mensonge des sœurs permit d'en sauver quelques-uns. D'autres furent hélas achevés sur leurs brancards par les SS, malgré les efforts du personnel féminin.

Un grand personnage
Né à Francescas en 1908, Pierre Esquirol était ancien interne des hôpitaux de Paris, chef de clinique à la faculté de médecine de la capitale et spécialiste de chirurgie générale et des voies urinaires. Il débuta à la clinique Saint Hilaire avant de créer sa propre clinique.
Il fut élu maire d'Agen en mars 1971 et conseiller général en 1973. Sa mort en 1981 mit un terme à ses mandats.
Il laisse le souvenir d'un grand résistant et d'un élu avocat acharné de sa ville et de son patrimoine.

Place du Dr Esquirol
En 1939, le Docteur Pierre Esquirol est mobilisé et fait prisonnier. Ce natif de Francescas exerçait la médecine depuis 1937 à la clinique Saint Hilaire.Après 8 mois de captivité, il revient à Agen pour rejoindre la Résistance et devenir le médecin des maquisards. Il devra également soigner Hanack, de la Gestapo française et Zorn, le chef de la Gestapo. Deux hommes, blessés au combat, que le Docteur Esquirol immobilise plusieurs semaines. Trouvant le temps long, Zorn et Hanack décident alors de se faire examiner en Allemagne. Là, ils découvrent le subterfuge. Le 28 juin 1944, de peur d’être arrêté par les Allemands, le Docteur Esquirol s’enfuit. Dans un premier temps à Albi, à bicyclette, puis dans le Gers où il devient le médecin du bataillon d’Armagnac, et enfin, à Saintes, pour soigner les blessés de guerre. La guerre terminée, il finit sa vie à Agen où il fonde sa propre clinique – la clinique Esquirol – qu’il construit en centre-ville. Et devient le maire de la ville en 1971. Il le restera jusqu’à sa mort, le 25 mai 1981

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Anne-Marie Esquirol s’est éteinte 20/09/2013
Elle fut conservatrice du musée des Beaux-Arts d’Agen pendant quarante ans.

Son nom restera à jamais associé au musée des Beaux-Arts d’Agen qu’elle modernisa et qui aujourd’hui, compte une salle à son nom et celui de son époux. Anne-Marie Esquirol s’est éteinte mercredi à l’âge de 83 ans.

C’est après la Seconde Guerre mondiale qu’Anne-Marie Labit est nommée conservatrice au Musée d’Agen. Un poste qu’elle occupera jusqu’à sa retraite en 1992.

Lieu de référence

À son arrivée, elle décide d’entreprendre des travaux d’embellissement du lieu. Travaux qui conduiront d’ailleurs à la découverte du cœur embaumé de Boudon de Saint-Amans. Anne-Marie Labit travaille à l’enrichissement des collections puis rencontre celui qui deviendra son époux, le maire d’Agen, Pierre Esquirol. Tous deux entreprennent de faire du musée des Beaux-Arts un lieu de référence qui acquiert à partir des années 70 une réelle renommée régionale.

D’ailleurs, au décès de ce dernier en 1981, elle poursuivra l’œuvre entreprise à deux en créant une salle au nom d’Esquirol afin d’accueillir les objets et statuettes asiatiques dont le docteur avait fait don au musée.

Hier, l’actuel maire d’Agen, Jean Dionis du Séjour, a salué la mémoire de « cette grande dame, d’une extrême dignité ». Paul Chollet, ancien maire, évoquait, quant à lui, « la passion et l’énergie » dont elle a fait preuve « pour transformer un musée désuet en haut lieu culturel », tout en soulignant « l’union tout en élégance qu’elle formait avec le docteur Esquirol. »

Une cérémonie religieuse pour honorer sa mémoire est prévue le lundi à 10 h 45 en l’église du Sacré-Cœur à Agen.

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CERCLE GÉNÉALOGIQUE DE LANGUEDOC ESQUIROL

Le patronyme étudié par Jean-Pierre UGUEN

Les disciples de Jean Etienne Esquirol