Un concours de labours illustre un savoir-faire


Guillaume Gadou plaide pour une baisse du prix des terres agricoles afin que des jeunes comme lui puissent s'installer.

Titulaire d'un BTS agricole, il a toujours voulu être agriculteur. Aujourd'hui âgé de 32 ans, il est à la tête d'une exploitation de 70 hectares, principalement situés en coteau, en bordure de la route de Francescas. Il y travaille les semences de betteraves, maïs et colza, du melon et des grandes cultures, maïs et blé. « Sans l'aide de mes parents qui m'ont cédé de la terre je n'aurais pas pu m'installer », explique Guillaume Gadou, président cantonal des Jeunes agriculteurs (JA). À ce titre, il commente : « En ce moment beaucoup de jeunes cherchent à s'installer mais ils se heurtent au prix inabordable de la terre. Entre 10 000 et 15 000 euros l'hectare, elle est trop chère pour un jeune qui ne dispose pas de capital. Seuls des hommes d'affaires ou de très gros propriétaires qui font monter les prix peuvent acheter. »

Rappelant que le prix moyen s'élevait à 6 000 euros, il y a cinq à six ans, et précisant que « les terres agricoles françaises sont les moins chères d'Europe », le jeune agriculteur plaide pour que la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer) abaisse le prix de révision.

Droit, propre, plat

« Sinon la situation ne peut évoluer. Les jeunes ne peuvent espérer qu'être salariés de leurs parents ou attendre qu'ils prennent leur retraite », ajoute le président des JA qui organisent un concours de labours le 22 juillet au lycée agricole, qualificatif pour la finale départementale qui aura lieu une semaine plus tard à Villeréal. Alors qu'ils n'étaient que quatre à cinq ces dernières années à participer à ce rendez-vous, ils seront douze dans les deux catégories, charrues réversibles et en planche.

Se déroulant sur des chaumes, ces concours qui permettent aux jeunes de toutes les fermes de se rencontrer une fois dans l'année existent depuis longtemps.

Un agriculteur qui n'est pas un bon laboureur ne mérite pas son nom. Du labour dépend tout le reste. « Il faut labourer droit, propre - le chaume bien enterré - et bien plat afin que les terres se reprennent mieux au printemps », explique Guillaume Gadou qui ne prend du repos que l'hiver lorsque les terres se reposent aussi. Excellent avocat de son métier, il invite le public à assister à ce concours qui sera accompagné de démonstrations de vieux tracteurs agricoles, d'une Mois-Bat-Cross, vieille moissonneuse-batteuse Massey-Fergusson qui prend part à des « épreuves » ressemblant aux autos tamponneuses.

Compétiteurs et spectateurs seront conviés en fin de journée à partager un repas paëlla (réservations au 06 82 43 05 93).

Concours de labours dimanche 22 juillet à partir de 14 heures au lycée agricole.