L'agriculture de pointe
Lundi 5 mars 2001
Sud Ouest

L'ENJEU
Cinq candidats se disputent le siège de Raymond Soucaret dans un canton résolument tourné vers l'agriculture de pointe
Nous sommes ici au berceau de la graine de betterave. Il y a un demi-siècle que cela dure. Et ce n'est pas fini. Certes, le canton de Francescas est connu aussi pour sa SICA de pruneaux de Moncrabeau,
ses melons qui parfument tout le canton. Ses fraises et ses tomates. Et même ses cultures aromatiques. Mais les sillons qui font la particularité de ce pays, où l'on ne compte plus une vache sur la commune de Francescas, c'est la production de semences. Depuis que la betterave a ouvert la voie, d'autres variétés se sont engouffrées dans ce créneau sensible, à la conduite délicate, où les exigences sont telles, que le canton apparaît aujourd'hui comme l'un des plus pointus en sciences et techniques
de la reproduction semencières.
Betteraves donc, mais aussi maïs, poireaux, carottes, choux, etc. Francescas est une vaste maternité agricole. Avec à son chevet, les agriculteurs du canton et quelques groupes en renom, Épi de Gascogne et Novartis, deux gros parmi d'autres petites industries semencières.
Dès lors rien d'étonnant à ce que la société Énergie 3000 prévoie d'investir Un canton essentiellement agricole, (ici la campagne environnante de Nomdieu) berceau de la production de la betterave de
semence quelque 50 à 60 millions de francs dans une usine de cogénération dans les semaines
à venir.
Produire de l'électricité avec le gaz déjà utile aux semenciers.
C'est l'un des enjeux de cette opération qui doit maintenir le canton agricole à la pointe de la technologie.

80 PERMANENTS
Pour faire fonctionner cette usine, dont la construction est prévue à Francescas, il faut des moteurs et beaucoup d'eau pour les refroidir. Dès lors, Énergie 3000 qui vendra l'électricité à EDF, construira
aussi 12 hectares de serres, promis à la location-vente pour des agriculteurs qui veulent se spécialiser
dans la tomate par exemple.
Des serres louées de 60 à 70 francs le mètre carré. Chauffage et éclairage compris. A terme, dans dix, quinze ans, les producteurs seront propriétaires. Reste l'inconnue du marché. Et pour la production
d'eau chaude, l'hypothèse d'un branchement au profit de la maison de retraite de Francescas.
Sur le canton, ce projet ne fait pas que des heureux. Certains administrés redoutent l'atteinte à l'environnement visuel de 12 hectares de serres qui vont faire d'énormes reflets. Il n'est donc pas exclu que le site soit bordé d'arbres. De même il devra être bien isolé pour colmater le bruit des moteurs.
Et enfin, le départ électricité être souterrain.
En réponse notamment à ceux qui ne prisent guère les réseaux aériens. Toutes ces contraintes, le maire de Francescas les a exigées - non pas demandées, martèle-t-il mais exigées - noir sur blanc pour cautionner le permis de construire qui est en cours d'instruction.
Aujourd'hui l'accord pour l'acquisition du terrain est passé. Et la mise en production est envisageable pour 2002.
Réserve faite des influences que le marché aura sur le développement de ce concept, il est prévu au départ 80 emplois permanents. Et à peu près autant d'emplois induits. 80 permanents dont Yvon Bollo, le candidat du parti socialiste voudra s'assurer qu'ils profiteront d'abord aux salariés du canton. « Quels
emplois ? Pour qui ? On peut voir ce projet d'un point de vue positif. Mais je demande d'abord de la transparence », affirme le candidat qui soutient Guy Saint Martin dans la course à Saint Jacques .